« Chaque fois que nous devrons choisir entre l’Europe et le grand large, nous choisirons le grand large » confiait Winston Churchill au Général de Gaulle en juin 1944. Après plus de 75 ans, cette phrase sonne le glas d’une histoire tumultueuse, conflictuelle et douloureuse entre Londres et Bruxelles.
Après plus de trois ans et demi de négociations, de rebondissements et trois Premiers ministres britanniques, le 31 janvier 2020, le Brexit était effectif et Londres quittait officiellement l’Union européenne. Après quarante-huit ans de vie commune, le divorce est consommé. Le Royaume-Uni et l’Europe ont entamé une nouvelle relation régie par un « accord de commerce et de coopération ». Il vient compléter l’accord de retrait d’octobre 2019 qui sécurisait les droits des citoyens européens et britanniques, les engagements financiers réciproques et assurait la stabilité de l’Irlande pour éviter un nouveau conflit armé.
Ce document de plus de 1200 pages couvre les échanges de biens et de services ainsi qu’un grand nombre de secteurs et/ou d’activités tels que les investissements, la concurrence, les aides publiques, la fiscalité, le transport, l’énergie, l’environnement, la pêche, la protection des données, la coopération policière et judiciaire, la non régression des standards sociaux et sociétaux etc.
Le Brexit signifie aussi le retour des contrôles douaniers, des contrôles sanitaires et phytosanitaires pour assurer la sécurité alimentaire et la fin de la libre circulation des personnes même si des aménagements ont été prévus.
Pour la FCE-CFDT, le Brexit a déjà et aura des conséquences sociales, humaines, économiques, juridiques, politiques et commerciales à court, moyen et long terme, pour preuve les pénuries de denrées alimentaires dans les supermarchés d’Irlande du Nord, les nouvelles contraintes pour les musiciens, les pêcheurs, la sortie des Britanniques du programme Erasmus, l’augmentation du fret via l’Irlande, la politique migratoire très restrictive avec la fin du règlement de Dublin ou encore le renforcement de la volonté d’indépendance de l’Ecosse.
Ce Brexit est la conséquence de campagnes politiques nationalistes basées sur le repli sur soi et sur des promesses irréalisables. C’est un véritable échec pour l’Union européenne dont il faudra tirer les leçons afin de démontrer aux citoyens de l’ensemble des pays l’utilité de l’UE. A ce titre, le plan de relance européen face à la crise de la COVID-19 est une illustration concrète de ce que peut apporter l’Union européenne à son peuple.
Pour la FCE-CFDT, cela passe aussi par une réelle politique industrielle européenne pour relever les défis de demain et ainsi participer à la construction d’une Europe sociale qui intègre, qui protège et qui émancipe.